lundi 21 septembre 2020

Les maisons, ces lieux qui nous habitent

 NathaliLa maison qui soignee Heinich nous invite dans sa maison, La Retrouvée, dans un récit autobiographique : La maison qui soigne. Un récit qui se lit comme un essai et comme un roman : cette histoire d'une maison et de son jardin, particulière, touche de façon universelle par sa portée à la fois symbolique, philosophique, psychanalytique et quotidienne.
L'autrice achète une maison moche et, petit à petit, la transforme, la décore à son goût, jardine. Et cette maison disgracieuse devient le lieu idéal où être seule, à deux, avec des amis, en été comme en hiver... Chaque chose, chaque objet a sa place et chacun y trouve sa place. Il y a comme une correspondance dans la façon d'habiter une maison, une réciprocité : plus on s'en occupe et plus on s'y sent bien. Et comme le dit Philippe Simay : "Habiter, c'est avoir des habitudes". 

"Être habité", cela se dit (et s'éprouve) pour l'inspiration, la création, l'écriture : non pas l'actif "habiter" mais le passif "être habité", prélude et compagnon de toute création lorsqu'on devient soi-même la maison de l'œuvre à venir. Ainsi j'habite la maison en même temps que j'en suis habitée, comme on est habité par l'œuvre qui se fait — cette œuvre qu'est devenue, pour moi, la maison.

Enfin, l'épilogue révèle une histoire de famille où le fait de réparer une maison, d'habiter une région, prend tout son sens.

Éditions Thierry Marchaisse, 2020, 128 pages.

De la même autrice (et chez le même éditeur), lire aussi : Le Pont-Neuf de Christo.



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