L'autrice et journaliste allemande Julia Korbik nourrit une passion pour Simone de Beauvoir et nous offre une relecture et une redécouverte vivifiantes de sa vie et son œuvre, dans Oh, Simone ! Penser, aimer, lutter avec Simone de Beauvoir.
Celle qui écrivait à Nelson Algren : "J'aime avec passion la vie, j'abomine l'idée de devoir mourir. Je suis terriblement avide, aussi, je veux tout de la vie, être une femme et aussi un homme, avoir beaucoup d'amis, et aussi la solitude, travailler énormément, écrire de bons livres, et aussi voyager, m'amuser, être égoïste, et aussi généreuse..." était aussi écrivaine, philosophe, féministe.
Julia Korbik a un style vivant qui rend cette biographie captivante. Elle ponctue son texte de citations et d'anecdotes amusantes, comme "Le saviez-vous ? Simone en 14 points (surprenants)", de biographies de ses proches, comme sa meilleure amie Zaza.
Et bien sûr, les amours et rencontres décisives de sa vie : Sartre, Algren, Lanzmann... avec des extraits de lettres et de notes.
Lanzmann dira à propos de Simone : "Elle m'a appris à voyager. Elle m'a appris à voir. Elle m'a appris à penser." Et, Simone nous en apprend encore, comme le prouve cet ouvrage.
Cette forme dynamique, cet angle, vu d'une étrangère, avec l'objectif de faire connaître Simone aux jeunes lectrices, sont vraiment enthousiasmants.
« Je conclurai donc en vous disant qu’à mon avis le féminisme est loin d’être dépassé et qu’au contraire il faut le maintenir vivant ; s’y opposer, le nier, ce n’est pas dépasser quelque chose, mais c’est régresser. Je pense que le féminisme est une cause commune de l’homme et de la femme et que les hommes n’arriveront à vivre dans un monde plus juste, mieux organisé, un monde plus valable, que lorsque les femmes auront un statut plus juste et plus valable ; la conquête de l’égalité entre les sexes les concerne tous les deux. D’autre part, les femmes ne doivent pas s’enfermer dans des revendications spécifiques. Il faut qu’elles en élargissent la portée, et qu’elles luttent aussi au côté des hommes pour un changement général de la société, parce qu’elles n’arriveront à faire triompher leur propre cause qu’en aidant au progrès de l’humanité tout entière. »
Éditions La Ville brûle, 2020, 288 pages.
Où l'on retrouve Simone dans d'autres chroniques :
- Audacieuses
- Simone de Beauvoir et les femmes
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