Ce nouveau récit, Plus vivant que la vie, forme une trilogie avec Koumiko et Bruit dedans, un hommage à sa mère, dont elle parlait déjà dans les nouvelles du recueil Spéracurel.
L'autrice crée, au fil de ses ouvrages, un univers singulier, très vivant et agréable à lire.
Sa vie est un roman. L'écriture est sa vie, toujours au centre de ses récits, comme un moteur, une véritable obsession textuelle :
Je me suis encore raccrochée à l'idée d'une scène pour mon prochain bouquin.
Elle écrit et se livre comme si elle nous confiait ses tribulations, sans filtre et sans complaisance, ni envers elle-même ni envers les autres.
Même si le fond du récit est grave — le deuil après la mort de sa mère et un avortement —, il y a toujours une scène cocasse ou inattendue qu'elle restitue avec une justesse des mots et un franc parler, cru, drolatique, ou bien terriblement émouvant, troublant.
Il me traque avec sa tablette pour me montrer des photos de Koumiko. Déjà, au Père-Lachaise, il voulait qu'on les regarde ensemble, mais j'avais coupé court. Je ne pouvais pas voir des photos de ma mère, pas pour l'instant. Il insiste, il est venu exprès pour ça. Je lui répète que je ne peux pas. J'ai l'impression d'avoir affaire au Chinois fou dans Le Lotus bleu, qui poursuit Tintin avec un grand sabre en lui assurant qu'il va simplement lui couper la tête.
La fantaisie, l'angoisse, la panique ou l'humour se succèdent dans le récit ; ce qui fait que, comme d'habitude, Anna Dubosc réussit à nous embarquer et nous tenir en haleine jusqu'au bout.
Quidam éditeur, 2023, 170 pages.
Lire aussi les chroniques sur :
- Bruit dedans ;
- Koumiko (dont une édition poche, revue et augmentée, est prévue chez Quidam) ;
- Spéracurel ;
- Nuit synthétique.
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