Lucile Quillet transforme ici son essai (paru en 2021 aux Liens qui Libèrent) en BD et fait les comptes en trois parties : avant le couple, pendant le couple et après le couple. C'est consternant, évidemment, mais raconté avec le plus possible d'humour.
Le tabou de l'argent cache des a priori sur la question, surtout pour les femmes. Par exemple, si elles parlent trop d'argent, elles passent pour vénales. Sinon, on fait comme si elles n'y comprenaient rien (et elles n'y sont pas du tout encouragées).
Déjà, d'une manière générale, leurs salaires sont moins élevés. C'est limite mal vu si elles gagnent davantage que l'homme dans un couple. Ajoutons que leurs dépenses sont plus élevées, comme les "frais de représentation" (esthétique et cosmétique), ou de contraception.
Même à salaire égal, les rôles traditionnels ont vite fait de les cantonner à certaines activités et tâches, comme le fait de mettre de côté leur carrière si leur compagnon est muté ou s'ils ont des enfants. Sans parler de tout le travail gratuit (avec la charge mentale qui va avec) qui n'est jamais comptabilisé en contre-partie.
Le partage des frais, au prorata, n'est pas vraiment équitable selon la façon dont on calcule ou ce qui est payé par l'un ou par l'autre. C'est clairement expliqué : 1 + 1 = parfois -1 !
Bref, socialement, être une femme implique des obligations personnelles, physiques et économiques qui ne sont n'est pas prêtes de se résorber.
Mais cela peut se comprendre : qui a envie de perdre ses privilèges ?
Leduc et Les Liens qui libèrent, 2024, 176 pages.
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