On jubile déjà de la façon dont cette écrivaine singulière va s'emparer du sujet des prédateurs et des pièges dorés dont ils usent pour attirer leurs victimes.
Elle relève le défi magistralement et traite le problème — puisque ç'en est un — par divers points de vue.
Elle expose elle-même, page 60, le procédé :
Si je suis de ce récit la narratrice, c'est pour aider l'autrice autant que l'héroïne à trouver l'antidote, et permettre à leurs sœurs d'imposer leur refus en un chœur sororal ; j'existe pour que le réel soit enfin modifié.
L'histoire : ses amies ont loué un appartement dans une ville où la narratrice a vécu autrefois, ce qui la replonge dans le tourment d'un traumatisme et d'une relation dont elle a honte, car elle ne s'est pas levée et ne s'est pas cassée.
Elle finit par se confier, et chacune de ses amies apporte son éclairage en fonction de son vécu pour tenter de faire changer la honte de camp.
Elles trouvent un moyen de contourner l'impossible mission.
C'est judicieux, instructif et inventif grâce au style poéticomique et tranchant à la fois de Chloé Delaume.
Une lecture d'utilité publique et poétique.
Seuil, 2025, 178 pages.
Lire aussi mes chroniques sur Pauvre folle et 24 heures dans la vie d'une femme.
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