Un homme, ancien chercheur, survit seul, après un périple en groupe jusqu'en Europe du
nord, caché dans une vallée, quelque part dans les Alpes. Nous sommes dans les années 2020. C'est l'apocalypse. La civilisation est en plein chaos, détruite. L'électricité ne
passe plus. Les moyens de communication sont donc coupés. L'essence est
introuvable. La planète
est ravagée par les catastrophes climatiques et nucléaires. La barbarie
domine. Çà et là, des communautés tentent avec difficulté de s'organiser et de se protéger des pillards.
Notre survivant écrit sur des cahiers trouvés, sans savoir si quelqu'un pourra le lire un jour. Il alterne le récit de son quotidien (son précaire mode de subsistance en pleine nature) et son passé proche : comment il en est arrivé là, son parcours et les raisons de la fin du monde.
Ce qui est particulièrement fascinant — et angoissant ! — dans cette fiction futuriste, c'est qu'elle est plausible et vraisemblable, sans aucun élément fantastique. L'auteur, Jean-Pierre Boudine (également agrégé de mathématiques) apporte dans ce roman une réponse au Paradoxe de Fermi.
Pour résumer le principe de ce paradoxe, le physicien Enrico Fermi (Prix Nobel de physique en 1938)
s'est interrogé, dans les années 50, sur la possibilité d'une vie extra-terrestre : puisque d'autres que nous peuvent exister, où sont-ils et pourquoi ne trouvons-nous aucune trace d'eux ? Ceci dit, aucune trace d'extra-terrestres dans ce roman, mais je ne vais pas davantage dévoiler l'intention.
Toujours est-il que ce livre est passionnant, plein de suspense, bien écrit. Il donne surtout à réfléchir sur notre civilisation, son organisation, ses limites, ses excès...
Éditions Denoël, Collection Lunes d'encre, 184 pages, 2015.
Postface de Jean-Marc Lévy-Leblond
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