Suite au succès des précédents, les éditions Philippe Rey publient le troisième volume de Dire, ne pas dire inspiré du site éponyme de L'Académie française.
Dominique Fernandez et Yves Pouliquen, deux académiciens membres de la commission du dictionnaire, ont sélectionné 200 entrées et interrogations des internautes sur les difficultés de la langue française. Il s'agit de questions que l'on s'est posées — ou pas, croyant savoir — et autant de réponses passionnantes sur le bon usage de la langue française, le pourquoi et le comment.
Ces réponses instructives rajustent les points sur les i et remettent gentiment à leur place les emplois erronés, les extensions de sens abusives, les néologismes, anglicismes et autres tics de langage, qu'on voit et entend se répéter partout (dans les conversations mais aussi dans les médias). Tant et si bien qu'on y perd son français.
L'ouvrage se lit avec plaisir du début à la fin, passant d'une difficulté à l'autre comme du coq à l'âne. Parfois pointus, parfois naïfs et évidents, certains exemples sont d'un comique de bêtisier, comme, page 143 : ne pas confondre rendre la pareille et rendre l'appareil.
D'autres entrées, plus discutables, continuent d'énerver. Par exemple, page 21, voici encore le fameux auteur qui n'aurait pas de féminin en auteure, soi-disant comme à l'inverse d'autres mots n'ont pas de masculin comme balance ou crapule. Et l'on occulte encore totalement autrice. Or, les recherches ont montré que le terme autrice a été rayé du dictionnaire par l'Académie française, justement (lire le résumé de l'étude passionnante d'Aurore Evain), d'où son absence dans ce recueil.
Absences qui nous renvoient à d'autres brillants ouvrages littéraires comme Le dictionnaire des mots manquants (voir ma chronique).
Mais tout espoir n'est pas perdu : ce volume 3 reconnaît humblement par ailleurs que l'usage prime, qu'il n'est parfois pas encore fixé et que cela ne permet pas de trancher clairement.
Bref, la langue française est bien vivante, riche et mouvante (émouvante), et n'a pas dit son dernier mot.
Éditions Philippe Rey, 2016, 196 pages.
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