Si l'on m'avait dit que je me passionnerai pour des aventures de lapins dans les bois, j'aurais probablement douté.
Pour la petite histoire, Watership Down de Richard Adams est présenté comme un des livres les plus vendus dans le monde (50 millions d'exemplaires) depuis qu'il a été édité pour la première fois en Angleterre en 1972. Une première édition française en 1976 chez Flammarion n'aurait pas fonctionné et vient d'être totalement révisée par l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture.
L'auteur avait inventé l'histoire pour amuser — et un peu terrifier — ses filles, qui l'ont ensuite encouragé à l'écrire. Il avait déjà une cinquantaine d'années et travaillait alors au ministère de l'agriculture — d'où une description poétique mais surtout très précise et documentée de la nature, des plantes et de la vie de ces sympathiques animaux.
Ces histoires de lapins — notamment les héros : Hazel, son intuitif frère
Fyveer et le robuste Bigwig — sont de véritables fables, des contes
fantastiques et réalistes à la fois. D'un côté, l'on peut s'identifier à ces personnages, avec leur langage
particulier, leurs croyances et leur caractère combattant (l'auteur
s'est inspiré de ses souvenirs de
guerre et de ses compagnons d'arme). D'un autre côté, ces lapins n'en
restent pas moins des animaux dans leur univers naturel, un microcosme de
garennes qui ne dépasse pas quelques lopins de terre : le moindre petit
obstacle à surmonter devient un véritable exploit.
C'est une odyssée, pleine d'aventures, de violence
et de suspense, où les lapins doivent sans cesse lutter pour leur survie, contre la
faim, les pièges et les prédateurs.
Chaque chapitre commence par une citation littéraire (tragédies grecques, Shakespeare, Dostoïevski...) et participe à ce style classique et intemporel, très bien écrit.
Un grand classique à redécouvrir, épatant.
Éditions Monsieur Toussaint Louverture, traduit de l’anglais
par Pierre Clinquart, 2016, 544 pages.
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