mercredi 21 avril 2021

Dix-neuf nouvelles sans sauce

Jacques Fulgence est un maître de la nouvelle, ce genre si injustement boudé en France.
Il en donne une définition dans les pages de
L'Écrevisse à cheval :

" Les histoires courtes sont aux histoires longues ce qu'une grillade saignante est au bœuf en daube. Et puis, dans une courte, tu peux faire l'impasse sur des tas de détails assommants. Contrairement aux jupes courtes, les histoires courtes montrent peu. Mais du peu charnu. Avec ou sans os, mais pas de sauce. Pas de sauce. "

Sans sauce, donc, l'auteur nous entraîne dans des univers et des époques variés où l'on passe, non pas du coq à l'âne, mais plutôt de l'écrevisse au caméléon, comme autant de fables sur notre société ou nos comportements.
Les dix-neuf nouvelles de ce recueil sont pleines de malice, d'humour, de subtilité et de tendresse pour ces personnages parfois tragi-comiques, englués dans leur absurdité, leur bêtise ou leur déclin. On sent une tendresse pour les personnages féminins qui semblent souvent moins dupes et plus ancrées dans la réalité que les personnages masculins.
Et pour finir en beauté, l'auteur nous réserve toujours une surprise avec une chute inattendue et réjouissante.

Jacques Fulgence vit à Carpentras et a publié une douzaine de recueils de nouvelles et romans chez les éditeurs Denoël, Robert Laffont ou Julliard.

Le livre est auto-édité par l'auteur (04 90 66 33 73) et en vente à la librairie de l'Horloge, à Carpentras.

Cette chronique est également parue, sous une forme similaire, dans le n° 111 des Carnets du Ventoux.

Lire aussi ma chronique sur le roman Métastase et le caillou rigolo. 

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