Jacques
Fulgence est un maître de la nouvelle, ce genre si injustement boudé
en France.
Il en donne une définition dans les pages de L'Écrevisse
à cheval :
" Les
histoires courtes sont aux histoires longues ce qu'une grillade
saignante est au bœuf en daube. Et puis, dans une courte, tu peux
faire l'impasse sur des tas de détails assommants. Contrairement aux
jupes courtes, les histoires courtes montrent peu. Mais du peu
charnu. Avec ou sans os, mais pas de sauce. Pas de sauce. "
Sans sauce, donc, l'auteur nous entraîne dans des univers
et des époques variés où l'on passe, non pas du coq à l'âne,
mais plutôt de l'écrevisse au caméléon, comme autant de fables
sur notre société ou nos comportements.
Les dix-neuf nouvelles de ce recueil sont pleines de malice, d'humour,
de subtilité et de tendresse pour ces personnages parfois
tragi-comiques, englués dans leur absurdité, leur bêtise ou leur
déclin. On sent une tendresse pour les personnages féminins qui semblent souvent moins dupes et plus ancrées dans la réalité que les personnages masculins.
Et pour finir en beauté, l'auteur nous réserve toujours une surprise avec une chute
inattendue et réjouissante.
Le livre est auto-édité par l'auteur (04 90 66 33 73) et en vente à la librairie de l'Horloge, à Carpentras.
Cette chronique est également parue, sous une forme similaire, dans le n° 111 des Carnets du Ventoux.
Lire aussi ma chronique sur le roman Métastase et le caillou rigolo.
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