L'incipit de l'avant-propos est paradoxal : "Ce n'est pas pour me vanter, mais je hais les livres" alors que le journaliste (qui a dirigé le magazine Lire et tient le blog La République des livres), romancier et biographe ne vit que par et pour les livres. Il explique plus loin que s'il les hait, c'est certainement parce qu'ils leur voue une véritable passion, trop intense.
Il a notamment obtenu en 2007 le prix de la langue française qui récompense « l'œuvre d'une personnalité du monde littéraire, artistique ou scientifique qui a contribué, de façon importante, par le style de ses ouvrages ou son action, à illustrer la qualité et la beauté de la langue française ».
À propos des dictionnaire, il écrit :
Je ne sais plus qui a lancé le premier qu'un dictionnaire était un roman dont tous les mots étaient dans l'ordre. Michel Tournier disait souvent, dans le même esprit, que le dictionnaire est un grenier à mots avec un mode d'emploi pour chacun d'eux. Un dictionnaire, c'est l'univers en pièces détachées. On en connaît qui lisent les dictionnaires comme s'ils étaient atteints d'un trouble obsessionnel compulsif bien particulier : de la première à la dernière page, dans l'ordre, et sans en sauter une seule. Il faut croire que cela raconte une histoire.
En tout cas, cela raconte une relation particulière entre l'auteur et les autres auteurs, une relation et une sélection toutes subjectives, et même injustes puisque des écrivains qu'il admire manquent à l'appel, tels Claude Simon ou Nathalie Sarraute, comme ceux qu'il a écarté car membres du jury du Goncourt, comme lui.
Singulière relation car son dictionnaire traite des sujets selon un angle original, plein d'humour, parfois du point de vue des coulisses ou de l'anecdote piquante.
De A à Z, de l'Académie française à Stefan Zweig, c'est un merveilleux et pittoresque voyage en littérature.
Plon, 2022, 912 pages.
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