Yuval Noah Harari, professeur d'histoire israélien, tente d'y répondre avec Sapiens - Une brève histoire de l'humanité.
Brève, façon de parler, vu le pavé de plus de 500 pages auquel il faut s'attaquer, mais pour une histoire sur 100 000 ans, ce n'est pas si long. Il s'agit même d'une brillante synthèse.
C'est captivant dès le début car cet excellent pédagogue a l'art de raconter des histoires sur l'histoire. Il aborde des points de vue tout à fait intéressants sur l'évolution de Sapiens en tentant de le remettre à sa place et d'expliquer comment il en est arrivé là, notamment en coopérant — pas toujours de façon constructive — et en se racontant des histoires.
Je résume, bien sûr, mais c'est grâce à toutes sortes de fictions et de croyances (juridiques, financières, sociales, religieuses....) que l'homme domine le monde.
Par contre, sur l'autre question qui nous titille de savoir où nous allons, l'auteur n'en sait pas davantage mais attire notre attention sur les nombreuses dérives aberrantes dont l'homme est capable.
Voici soixante-dix mille ans, Homo sapiens n'était encore qu'un animal insignifiant qui vaquait à ses affaires dans un coin de l'Afrique. Au fil des millénaires suivants, il s'est transformé en maître de la planète entière et en terreur de l'écosystème. Il est aujourd'hui en passe de devenir un dieu, sur le point d'acquérir non seulement une jeunesse éternelle, mais aussi des capacités divines de destruction ou de création.On peut donc s'interroger sur les conséquences des progrès de la science sur l'humain et se demander si cela entraînera la fin de l'Homo sapiens. Pour donner quoi ? Car c'est bien la question : que voulons-nous devenir ? Et plus exactement : que voulons-nous vouloir ?
Par malheur, le régime du Sapiens sur terre n'a pas produit jusqu'ici grand-chose dont nous puissions être fiers.
Yuval Noah Harari a d'ailleurs remporté un succès mondial et mérité avec ce livre. La suite s'annonce tout aussi passionnante : Homo deus, une brève histoire de l'avenir, à paraître début septembre.
Éditions Albin Michel, 2015, 512 pages.
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