Après avoir perdu de vue son meilleur ami pendant des années, Raphaël le rencontre par hasard. C'est l'occasion d'un retour sur le passé, l'adolescence, puis un bilan sur ce que sont devenues les personnes de son entourage, parents et copains.
Le narrateur, Raphaël, est un personnage qui manque de confiance en lui, ce qui le rend attachant. Tout semble plus difficile pour lui parce qu'il n'est pas le fils dont son père (qui est CPE) rêvait ; il vit avec désarroi le fait de ne pas être à la hauteur.
Je l'ai bien mérité. le sable doré de mon désert. J'ai eu le baccalauréat. Le CPE est le dernier homme à prononcer le mot en entier. Le CPE passe le baccalauréat, regarde la télévision. Probablement prend-il le métropolitain, à l'occasion.Souvent en retrait, Raphaël admire ses amis plus beaux, plus sûrs d'eux, plus chanceux, plus rebelles comme son ami Serge dont la rage éclate au grand jour alors que la sienne reste intérieure, voire inexistante. Il vit en marge, dans l'ombre des autres, chante les chansons des autres au lieu d'écrire les siennes — on entend une bande-son tout au long du roman, essentiellement des chansons françaises.
Ce n'est pourtant pas faute que les autres lui trouvent des qualités :
— T'as pas le temps ? Tu as raison. T'as pas le temps. Pas le temps d'attendre. La vie, c'est court. Écris et puis tu verras bien. Quand c'est mauvais, tu en fais une boule et tu recommences. Tu sais, vivre sans prendre de risques, c'est pire que la mort.Mais finalement, pourquoi se rêve-t-il un autre alors qu'il pourrait apprécier ses propres valeurs et qualités ? Il lui faudra du temps pour comprendre.
Éditions Fayard, 2019, 240 pages.
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