jeudi 19 janvier 2017

Mais la vie sépare ceux qui s'aiment

Charles Nemes dans Deux enfants du demi-siècle peint un tableau délicat, d'une grande justesse, sur un ton parfois piquant et ironique, souvent attendrissant et plein d'humanité. En toile de fond : la société française des années soixante à aujourd'hui.
C'est l'histoire de Toussaint et Thérèse, qui se sont aimés adolescents mais que la vie a séparés (enfin, surtout à cause de leurs parents).
Chacun de son côté va suivre son chemin, rencontrer d'autres partenaires, élever des enfants, entretenir des rapports parfois difficiles avec la famille et les autres...
De toute évidence, ils doivent se retrouver.
Arrivé chez lui, Toussaint ne put s'empêcher de reprendre la lecture de Si c'est un homme, son cadeau d'anniversaire, qu'il avait entamé la veille. Retrouvailles, côtes-du-rhône et littérature concentrationnaire, une soirée idéale, songea-t-il en se plongeant dans le récit. Des images de Thérèse vinrent se superposer aux phrases imprimées, visage enjouée de jeune fille et belle gravité de la femme d'aujourd'hui, yeux bleus et silhouette imprécise ; Toussaint eut encore le temps de se dire qu'il ignorait si elle se parfumait désormais, tant leurs embrassades avaient été brèves, puis il s'endormit tout habillé, le livre à la main.
Mais Charles Nemes sait nous tenir en haleine dans un grand plaisir de lecture. Alors que tout semble revenir à la source, couler de source, la vie se passe rarement comme on l'avait imaginée... et la fin de ce roman est pour le moins inattendue.

HC éditions, 2017, 208 pages.

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