Il s'agit de Jeux de miroirs, le premier roman traduit en français de l'auteur roumain Eugen Ovidiu Chirovici.
Les trois parties de cette histoire à tiroirs, façon poupées russes, s'emboîtent et se répondent d'un narrateur à l'autre. D'abord, un agent littéraire reçoit un début de manuscrit par mail à propos d'un meurtre non élucidé qui s'est déroulé dans les années 80. Or, l'auteur meurt juste avant que l'agent le contacte sans qu'on retrouve la fin et le dénouement de l'histoire. Ensuite, un journaliste est chargé d'en savoir davantage et notamment s'il s'agit d'une révélation ou d'une fiction sur une histoire vraie. Enfin, un ex-flic à la retraite qui avait enquêté à l'époque sur le crime, reprend du service pour finir son travail sur ce fait resté mystérieux. Chaque narrateur trouve de nouveaux éléments sans parvenir à mettre l'histoire au clair ou a de bonnes raisons personnelles de laisser tomber l'affaire. Les suspects impliqués ont tous leurs points de vues et de bonnes raisons de ne pas vouloir que la vérité éclate. Chaque fois, la même histoire rebondit et offre de nouvelles facettes, une nouvelle vérité, de nouvelles possibilités...
L'auteur raconte une anecdote, dans une note en fin d'ouvrage, sur la genèse de ce roman et pourquoi il a voulu écrire sur
...l'incroyable capacité de l'esprit humain à maquiller ou même à falsifier les souvenirs (...). Est-il possible d'oublier complètement un événement et d'en créer un faux souvenir ? Et si notre imagination était capable de transformer une réalité prétendument objective en quelque chose d'autre, qui nous appartient en propre ? L'esprit est-il en mesure de réécrire un événement donné, d'agir à la fois comme un scénariste et un metteur en scène ?Un excellent polar.
Éditions Les escales, 2017, 320 pages.
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