En France, les éditions Asphalte l'avaient déjà publié en 2010, à leurs débuts, et redonnent ses chances à ce texte fondateur et émouvant.
C'est le premier roman publié d'un Aborigène, à une époque où les Aborigènes devaient fournir un billet de sortie pour franchir les frontières de leurs réserves.
C'est l'histoire d'un jeune métis, toujours sur le qui-vive : il n'est pas considéré comme un Blanc ni tout à fait comme un Noir. Tiraillé entre le milieu où sa mère l'a élevé et ses racines, il manque de repères, devient délinquant, fait de la prison.Le vent se calme subitement et les cigales cessent de chanter. Je deviens le seul être mouvant du bush. J'ai hâte de pouvoir me reposer, mais la peur me pousse en avant dans la fournaise du jour. Je n'ose pas boire plus d'une gorgée ou deux de la gourde de toile, car Dieu sait où je vais trouver de l'eau dans cette immensité sauvage desséchée par l'été. Peut-être bien que le pays me connaît, comme l'a dit l'ancien, mais il ne me le fait pas sentir.
C'est un chat sauvage qui évolue en milieu hostile, indomptable, mais intelligent et cultivé — il lit les auteurs russes et Becket.
Au début de l'histoire, il sort de prison. Pour combien de temps ?
Des flash-back permettent de reconstituer son enfance, ses rencontres, son passage précoce dans les maisons de correction, ses errances... Éternellement en fuite, une rencontre décisive lui fera prendre conscience de ses envies et racines profondes.
À la fois politique et poétique, ce parcours initiatique est un classique de la littérature contemporaine australienne.
Chat sauvage en chute libre est suivi de Je suis moi. Et personne d'autre où l'auteur raconte son parcours, son combat pour la défense des droits des Aborigènes, les incertitudes sur ses origines...
Éditions Asphalte, traduit de l'anglais (Australie) par Christian Séruzier, 2017, 208 pages.
Et comme toujours chez Asphalte, la play-list sélectionnée par l'auteur.
Autres titres du même éditeur :
- Marseille Noir sous la direction de Cédric Fabre ;
- Buenos Aires Noir sous la direction d'Ernesto Mallo ;
- F de Antônio Xerxenesky ;
- Te quiero de J.P. Zooey.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire