Or, désormais, le ton est bien plus alarmiste, voire tragique, car, près de 30 ans plus tard, rien n'a changé. Bien au contraire, la situation s'est aggravée et par notre faute, à nous les humains.
C'est une approche philosophique de la question qui fait bien sûr référence au Contrat social de Rousseau. Michel Serres prend notamment pour exemple le tableau de Goya où deux hommes se battent à coups de gourdins et s'enlisent dans des sables mouvants. Au final, aucun des deux ne sortira vainqueur puisqu'ils seront tous les deux engloutis.
L'idée de départ était de faire de la nature — eau de mer, glaciers de montagne, forêts, fleuves...— des sujets de droit. Et cette idée commence à faire son chemin puisque, ces dernières années, quelques pays ont appliqué cette législation à des fleuves ou des forêts pollués. Mais cela reste anecdotique.
Le parasite prend tout et ne donne rien ; l'hôte donne tout et ne prend rien. Le droit de maîtrise et de propriété se réduit au parasitisme. Au contraire, le droit de symbiose se définit par réciprocité : autant la nature donne à l'homme, autant celui-ci doit rendre à celle-là, devenue sujet de droit.Puisse Michel Serres être entendu en haut lieu, c'est-à-dire auprès des grands acteurs économiques davantage que les politiques, puisque c'est essentiellement là que ça se joue... ou pas.
Éditions Le Pommier, 2018, 240 pages.
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