Parce que sa femme lui annonce un matin "Il faut qu'on parle", Sandino diffère sans cesse ce moment fatidique car il imagine trop bien ce qu'elle peut lui reprocher et lui annoncer...
S'ensuit une semaine d'errance, d'insomnie, d'anecdotes de clients, de rencontres de bars, plutôt dingues et louches — dont un improbable et imprévisible Jesús.
Mélancolique et lâche, il roule aux quatre coins de la ville, comme un boule de billard, au gré des courses et des rendez-vous galants, avec The Clash en fond sonore (et en titres de chapitres).
Notre taxi driver catalan est un séducteur impénitent doublé d'un altruiste qui ne sait pas dire non à ses amis ou à des inconnus dans la mouise, jusqu'à se retrouver mêlé à des affaires qui ne le concernaient pas (au lieu de régler ses propres problèmes).
Bref, Sandino est en roue libre et perd un peu les pédales.
Il est fatigué d'éviter les coups, d'être le maître de la feinte, d'avoir toujours été à l'heure aux rendez-vous sans jamais être allé nulle part.Un roman noir et nostalgique, un road movie halluciné très cinématographique (inspiré de Taxi Driver de Martin Scorsese, entre autres), à la poursuite de rêves et de fantasmes évanouis, dans un Barcelone sombre où la Movida n'est plus ce qu'elle était.
Éditions Asphalte, traduit de l'espagnol par Olivier Hamilton, 2018, 416 pages.
Et comme toujours aux éditions Asphalte, la playlist de l'auteur qui commence, comme il se doit, par Police on my back des Clash.
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