lundi 24 septembre 2018

Peut-on vraiment disparaître ?

Voici ce qu'Antoine Bello dit de son roman L'homme qui s'envola : "Qui n'a pas rêvé de disparaître pour recommencer à zéro ? S'affranchit-on jamais de son passé ? Est-on jamais aussi seul qu'au milieu des autres ? Voici quelques-unes des questions que je me posais avant d'écrire ce livre. Les réponses que j'ai découvertes risquent de vous surprendre."
En effet, les amateurs d'histoires de disparitions volontaires vont être servis !
Un brillant chef d'entreprise américain a un emploi du temps un peu trop chargé et peu de marge de manœuvre : rien ne va pouvoir changer dans sa belle vie qui devient un enfer à long terme. Il peut tout acheter sauf le temps et sa liberté. Il rêve de mettre les voiles — ou plutôt de s'envoler dans son avion privé — pour ne jamais revenir, mais comment faire en épargnant au mieux son adorable famille ?
Un concours de circonstances va lui donner une chance de mettre son projet à exécution. La police le déclare mort. Sauf que le meilleur détective des États-Unis sera mandaté par la compagnie d'assurance pour le débusquer. Un chassé-croisé tendu va s'engager entre les deux hommes jusqu'au-boutistes, avec une stupéfiante scène en miroir le soir d'Halloween — jour des morts, des fantômes et des disparus.
Le dispositif installe un suspens à couper le souffle. Trois points de vue vont se succéder, de trois personnages — le fugitif, sa femme et le détective — diablement intelligents, portés par leurs valeurs, pleins de verve et dotés d'un sens de l'humour décapant malgré l'adversité.
Un roman très prenant qui ferait un excellent film avec les vastes paysages américains vus d'avion, les belles villas, mais aussi l'Amérique profonde avec ses motels crasseux, et surtout avec son scénario de thriller à la mécanique parfaitement huilée.
Une lecture époustouflante que l'on termine le sourire aux lèvres.

Éditions Gallimard, 2017, 320 pages.

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