mercredi 21 novembre 2018

Vous avez dit tendre enfance ?

Ne vous fiez pas au titre, Tendre enfance, fiez-vous plutôt aux dessins de Laurent Houssin qui en disent long.
Jorge Bernstein n'est pas tendre avec les enfants qu'il met en scène. Ce sont des monstres, des psychopathes en devenir, capables des pires perversités pour arriver à leurs fins. Cela donne une idée quelque peu extrême des travers de notre société car les parents ne sont pas épargnés et se prendraient même comme un boomerang leur éducation désinvolte. Mêmes les clowns sont abominables dans cet album dont les premières planches sont parues dans la revue Fluide glacial de 2013 à 2017.
Les histoires commencent souvent bien gentiment sur le terrain délicat et innocent de l'enfance et du jeu pour brusquement déraper et nous saisir à rebrousse-poil avec une fin qui nous fait penser : "Mais c'est horrible !"
On rit en grinçant des dents...
Décidément, Jorge Bernstein est éclectique et explore différents styles d'humour* : décalé, absurde, noir. Ici, c'est noir, dans la lignée des Idées noires de Franquin.

Bravo ! Au salon d'Angoulême 2019, cet album a reçu le prix Schlingo ! Ce prix décerné depuis 2009, en marge du palmarès officiel, a été créé par Florence Cestac et Yves Poinot pour récompenser un album et/ou un auteur ayant une communauté d'esprit avec l'œuvre de Charlie Schlingo. (Voir la page Wikipedia)

Éditions Rouquemoute, 2018, 19 x 25,2 cm, 80 pages.

* Lire mes autres chroniques sur Jorge Bernstein :
- KATALÖG
- CONversations, avec Fabcaro.

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