Sa grand-mère Luce est alors une jeune fille d'une vingtaine d'années, pleine de projets, d'envies, de passion. Elle a une belle plume et s'exprime avec sincérité, intensité et sensibilité. C'est une artiste, qui dessine et peint notamment. Quelques-unes de ses œuvres picturales sont d'ailleurs reproduites dans l'ouvrage, ainsi que des photos.
Michelle Willi a eu la bonne idée de répondre à sa grand-mère de façon posthume, une centaine d'années plus tard, pour donner un peu de contexte historique et renvoyer à ses propres souvenirs de petite fille.
Car il s'agit de lettres intimes, bien sûr, mais qui racontent bien davantage. Il y a d'abord l'aspect historique de la vie parisienne à cette époque troublée — et les guerres ne sont jamais si loin. Ces lettres sont le signe même de l'absence et de l'attente, longue et insoutenable, de l'être aimé.
Et il s'agit également d'un témoignage de la condition féminine : ce dont cette artiste, intelligente et pas encore mariée, rêvait et ce qu'elle est devenue par la suite, d'après ce que nous confie Michelle Willi.
Entre les lignes, on imagine et on devine bien des choses.
Un ouvrage passionnant et touchant.
Éditions Sous le vent, 2021, 176 pages, 13,50 euros.
L'ouvrage est en vente à la librairie Montfort de Vaison-la-Romaine, au Point presse et à l'office de tourisme d'Entrechaux.
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