Ici ça va. C'est ainsi que commencent les lettres ou les cartes postales.
C'est ainsi que commence ce magnifique roman de Thomas Vinau.
C'est l'histoire d'un jeune couple qui emménage dans une vieille maison à la campagne. Il débroussaille ; elle jardine.
Une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit. On n'a rien dit de la poésie
de Thomas Vinau qui fait feu de tout bois avec trois fois rien —
semble-t-il —, des phrases de trois mots parfois, des chapitres courts, des images lumineuses.
Il y a de quoi faire. C'est un joyeux chantier. Un peu comme une vie en kit dont les milliers d'éléments seraient éparpillés sur le sol et qu'il faudrait prendre le temps de remonter.
Il débroussaille aussi son esprit et ses souvenirs. Au fur et à mesure, il découvre des trésors enfouis, des arbres fruitiers sous les ronces, la rivière au bout du terrain, mais aussi des souvenirs et un regain de confiance et de sérénité.
Mon esprit est un jardin désordonné. Une friche remplie de coton, de glace, de ronces et de fraises sauvages.
Par petites touches impressionnistes, Thomas Vinau peint des tableaux pleins de couleurs, d'émotions à fleur de peau, de parfums d'herbes et de vase mentholée.
Et c'est éblouissant.
C'est la vie, avec ses angoisses et ses moments de grâce.
Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige.
Ce roman court est tellement beau qu'on a envie de le reprendre une fois fini pour se délecter à nouveau de ses charmes.
Alma éditeur, 2012 et version poche en 10/18, 2014, 144 pages.
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