Norwich Restinghale, un vieux poète qui a une réputation de misanthrope, vient de faire paraître un texte alors qu'il n'a pas publié depuis des années. Il a même accepté une interview.
Un critique littéraire, Georges, et un photographe, Paul, sont envoyés, mais pas n'importe lesquels : ils connaissent bien le poète et son œuvre et ont de vraies raisons personnelles de lui en vouloir, de ces raisons qui changent le cours de la vie.
Ils partent la veille et passent une nuit dans une auberge près de la tour où le poète vit reclus, ou presque.
Les trois personnages s'expriment à tour de rôle et se dévoilent. Ils ot en commun d'avoir été frappé par la perte d'êtres chers. Chacun se demande pourquoi il a accepté cette rencontre.
Je leur dirai que rien n'a d'importance sauf une chose : les branches d'acacias et de poiriers, les platanes du début de printemps lorsque la pluie menaçait, ces espaces exigus qui se métamorphosaient en immenses contrées dès que nous y grimpions, et les feuillages qui dansaient sous l'effet de la brise et du vent, je leur dirai que rien aujourd'hui ne me semble avoir plus d'importance que le bruit du vent dans les arbres, que la seule chose au monde que je regretterai à l'instant où j'en terminerai avec cette comédie de la vie ce sera cela, Denver et ses amies, la brise, les branches qui s'agitent, les jeux de lumière dans les feuilles, l'approche de la pluie, et le chuchotis infini, puissant et mystérieux, du vent dans les arbres.
La vraie rencontre du livre est certainement celle de la poésie, de la finesse et de la profondeur du propos.
Gallimard, collection Folio, première parution en 2002.
Lire aussi Une Odyssée pour Denver - Un inédit de Norwich Restinghale comme un tiroir dans ce livre.
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