J'ignore si l'autrice écrit au fil de l'eau mais avec le chant des oiseaux, c'est certain, comme elle nous le confiait dans un entretien.
Il semble que tout l'inspire : la féminité, les moments charnières de la vie où l'on s'interroge sur le sens de la vie, les sujets d'actualité dramatiques — le changement climatique ou les migrants — comme les états d'âme du quotidien.
Douée d'un sens de l'observation aiguisé, l'autrice prolixe a un grand talent pour décortiquer le réel, entrer dans le corps et l'esprit de ses narratrices et narrateurs, comme si elle avait vécu mille vies, personnages célèbres ou inconnus, comme un certain Bernard de 62 ans qui a roulé sa bosse ou ces adolescentes qui traînent leur neurasthénie. Si les histoires sont courtes, elles sont en revanche très profondes et détaillées, riches en références, drôles ou plus mélancoliques.
Seize nouvelles, donc, dans lesquelles on plonge dans d'autres vies que la nôtre, et où l'on passe avec la même aisance des nuits décadentes du Palace à un luxueux cabinet d'avocats, au rayon du Daily Monop' à une plage de La Réunion, comme si on y était.
Éditions Orphie, 2021, 152 pages.
Julie Legrand a également publié plusieurs nouvelles dans la revue littéraires Kanyar, dont Sur la plage, éperdument reprise dans ce recueil.
Lire aussi l'entretien avec Julie et les chroniques sur :
- La fleur que tu m'avais jetée
- Bons baisers de l'île. Tableaux-souvenirs de l'île de la Réunion
- L'extinction
- Petites morsures animales
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire