Sociologue, professeure en études de genre à l'Université de Lausanne, ses travaux portent sur les mouvements et les théories féministes, l'intersectionnalité, le genre et le droit.
Le mot est chargé, explosif. Il sonne comme un combat sans cesse recommencé et relancé (on l'a vu avec les vagues de Metoo), sans cesse enrichi.
C'est comme si demander plus de respect, plus d'égalité était entendu comme le contraire, comme s'il s'agissait d'une volonté d'inverser les rôles et la situation, de prendre la place au lieu de prendre sa place. Ou comme s'il y avait malentendu sans nuances, comme s'il s'agissait de demander la fin de la galanterie, de la séduction, etc.
D'où vient cet anti-féminisme ? Qui a peur de quoi ? De perdre ses privilèges ? Pourquoi les mythes et la désinformation fleurissent ?
La définition du féminisme est difficile à circonscrire tant les personnalités en vue et les luttes diffèrent et se spécialisent, voire s'opposent.
Parmi les valeurs communes : liberté, égalité, autonomie.
Mais le sujet féministe est, toujours, en crise et ne concerne pas que "les femmes" qui ne peuvent évidemment pas être définies de façon homogène.
Cependant, la longue liste des demandes féministes de renommer le réel, de reconnaître les torts, de transformer les identités et les relations sociales nous montre à quel point le féminisme est avant tout une exigence d'élargissement permanent de notre horizon moral, une exigence de changer de perspective, de décentrement pour adopter le point de vue de l'autre, mais surtout de l'autre qui a moins de pouvoir.
Comme Chimamanda Ngozi Adichie nous le suggère, nous devrions toutes — et tous — être des féministes.
Anamosa, 2024, collection Le Mot est faible, 112 pages.
Dans la même collection, lire aussi ma chronique sur Nature de Baptiste Lanaspeze.
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