Elle y aborde son enfance par petites touches. Les souvenirs semblent l'inspirer pour de belles envolées planantes. Le style est bien plus poétique et abstrait que dans son autre récit-hommage à Robert Mapplethorpe, Just kids (voir ma chronique).
Une première version de ce texte avait été éditée aux États-Unis en 1992 sous le titre Woolgathering (qui fait référence à la laine plus qu'aux rêves). Cette nouvelle édition de 2014 est augmentée d'autres textes et photos.
La photo de couverture (La fileuse de Millet) m'a laissée perplexe, en comparaison des belles photos de Patti Smith qui se trouvent en pages intérieures et qui auraient pu illustrer le livre de façon plus attrayante et rock and roll. Or, elle évoque à plusieurs reprises ce peintre à propos de ses grands-parents bergers et de souvenirs des champs. L'éditeur américain, quant à lui, avait choisi La bergère du même peintre, encore plus tristounette. Pourtant, l'auteur précise, dans sa préface écrite en 2011, que la rédaction de ce livre l'a tirée d'une "mélancolie terrible et inexprimable".
"Quelqu'un m'a demandé si je considérais Glaneurs de rêves comme un conte de fée. J'ai toujours adoré les contes, mais j'ai peur que cette définition ne lui convienne guère. Tout ce que contient ce petit livre est vrai, et écrit exactement tel que ça s'est passé. Son écriture m'a tirée de mon étrange torpeur et j'espère que, dans une certaine mesure, il vous emplira d'une joie vague et singulière."Éditions Gallimard, Hors-série littérature, 2014, 112 pages.
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