C'est l'histoire de Dermot Lynch, un chauffeur de bus à la retraite et veuf depuis peu, qui déboule chez son fils informaticien, émigré en Espagne, dans un soi-disant paradis au soleil. Sauf que, la crise aidant, tout part à vau-l'eau et le lotissement de rêve déserté par les promoteurs est limite fantomatique. D'ailleurs, la crise est aussi intérieure pour le fils qui file un mauvais coton. Autant le père est sympathique, plein de bon sens et d'humour, autant le fils est à côté de la plaque, mal dans sa peau, négatif. Nous assistons à une confrontation à la fois des générations et des caractères qui se révèlera très touchante car les deux hommes vont se connaître un peu mieux.
Il est question de cette émigration du Nord vers le Sud, de ces riches qui cherchent une place au soleil, mais aussi de cette émigration des pauvres vers les pays riches, les clandestins venant d'Afrique, comme les Irlandais vers l'Angleterre, à une autre époque.
C'est une vision de la société contemporaine très juste, sensible et loin des clichés.
Il fut interloqué d'entendre le rire d'Eamonn. Inchangé depuis ses dix ans. Une sorte de gloussement explosif, crachotant. Dermot le dévisagea avec étonnement.
"Ma parole, fils, t'es resté un môme."Éditions Jacqueline Chambon, 2015, 352 pages.
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