On ne présente plus Jacques Attali : ancien conseiller de Mitterrand, éditorialiste, fondateur d'institutions internationales, dont Action contre la faim et Positive Planet.
S'il s'agit d'un roman, on en apprend tellement sur ces questions d'intelligence artificielles associées aux stratégies commerciales, financières, géopolitiques et terroristes, qu'il s'agit presque d'un essai !
Autant dire que cela fait froid dans le dos...
De quoi s'agit-il ? Au départ, du mystérieux meurtre d'un homme d'affaires américain dans un palace parisien. Comme dans Le Crime de l'Orient-Express d'Agatha Christie, plusieurs suspects ont de bonnes raisons d'avoir commandité le crime.
Soit dit en passant, les références littéraires sont nombreuses, du Seigneur des anneaux aux écrits de Thoreau, Emerson, Whitman... Les références aux séries policières foisonnent également : elles en apprendraient davantage sur la criminologie que l'école de police...
Mais ce n'est pas tout : cet assassinat serait lié à l'attentat le plus meurtrier de l'histoire.
Or, la talentueuse commissaire Fatima Hadj — magnifique personnage féminin — est aussi courageuse qu'intelligente.
Dans une mise en abîme pour le moins malicieuse, Jacques Attali se permet de raccrocher encore davantage le lecteur de sa fiction à la réalité :
Un journaliste anglais en poste à Paris rappelle qu'un roman, publié quelques mois plus tôt en France, a raconté exactement cet attentat, au même endroit, avec le nom exact des bateaux concernés et le mode opératoire. À l'époque, on n'y avait pas fait attention plus que de mesure. Mais, aujourd'hui, ce n'est plus la même chose : comment l'auteur a-t-il pu être au courant ? Est-il suspect ? Ou seulement plus imaginatif que les policiers aveuglés par leur routine ? Faut-il, comme le font les Américains avec les scénaristes de Hollywood, associer des écrivains à la prévention antiterroriste ? L'auteur, en tout cas, n'est plus à Paris ; sans doute même plus en France.De plus, un personnage du livre existe réellement et apparaît sous son vrai nom, Stuart Russell. Professeur de l'université de Berkeley, il est spécialiste de l'intelligence artificielle.
Alors, la domination des machines sur l'homme et la démocratie, c'est pour demain ?
Éditions Fayard, 2018, 336 pages.
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