Sur leurs traces, Marie Charrel imagine un autre couple situé en 2017 et formé d'une Rom, Iva, et d'un garçon androgyne, Lukas. Eux aussi fuient des hommes en noir. Ils sillonnent l'Europe pour hanter les lieux où ont dansé leurs idoles et cherchent ce duende, cher à Federico Garcia Lorca.
Le roman passe d'un couple à l'autre dans un récit palpitant qu'on a du mal à interrompre.
L'autrice décrit avec une vibrante virtuosité les scènes de danse : elles se déroulent sous nos yeux et nous prennent au corps. Elle s'approche au plus près de ce fougueux duende difficile à traduire et qui enchante le lecteur.
Magnifique !
Alors, Lukas comprend enfin. "Le duende, tu ne le trouves pas tant que tu le cherches. Un jour, il rugit en toi, et tu comprends qu'il a toujours été là", avait dit Manolo. En vérité, le duende n'est pas en soi : il est dans l'échange. Il s'épanouit dans la transe du don — ici, dans l'offrande totale de son être à Iva, Alvaro, aux Andalous tout autour. L’abandon à l'instant présent.
Éditions de l'Observatoire, 2021, 256 pages.
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