jeudi 21 janvier 2021

Un roman vert et poétique

Klaus Modick a choisi la mousse pour parler du lien de l'humain avec la nature dans ce roman court et captivant : Mousse.
Quoi de plus poétique, en effet, que la mousse, cet étrange, magnifique et fascinant végétal ?
Dans ce roman écrit en 1984, l'auteur crée une fiction écologique et fantastique.
Un vieux botaniste se retire dans sa maison de famille, à la campagne, pour écrire.
Les souvenirs d'enfance affluent dans cette maison où il a grandi et subi l'éducation de son père qui considérait que la nature devait être maîtrisée dans sa propriété.
Est-ce la maison à la campagne qui inspire le vieil homme et le pousse à l'introspection, à une réflexion sur sa vie personnelle et professionnelle ? Alors qu'il a passé sa vie à classifier et nommer la nature en tant que botaniste, il se rend compte qu'il a, en fait, un rapport lointain avec la nature elle-même. Il se rapproche alors d'elle, à moins que ce ne soit l'inverse...
Tous ses souvenirs sont liés à la mousse, celle que son père l'obligeait à éradiquer, celle de ses premiers émois... et désormais la mousse envahit tout, même sa barbe.
Un roman vert, rafraîchissant, poétique, instructif et engagé sur notre rapport à la nature (dont nous faisons partie, ce que nous oublions souvent).
Une ode au végétal et aux mousses.

Leur seule utilité est aussi leur inutilité, bien qu'en réalité elles ne soient pas des plantes ornementales. Il est probable qu'elles soient aussi belles tout simplement parce qu'elles ne sont que belles. Et pourtant, il doit y avoir quelque chose de plus dans la mousse. Quelque chose qui pousse la mousse à m'approcher. Mais quoi ? Je le sais, je l'ai su autrefois. Mais quand ?

Éditions Rue de l'échiquier, 2021, 176 pages.

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