samedi 9 janvier 2021

Un voyage sur la Lune japonaise

L'Américain Alex Kerr a écrit ce livre, Japon perdu, Un dernier aperçu du beau Japon, en japonais (qui a ensuite été traduit en anglais puis en français par Guillaume Villeneuve).
Il va au Japon pour la première fois à l'âge de 12 ans, dans les années 60, alors que son père y est muté. C'est le coup de foudre. Il y retourne pendant ses études, puis s'y installe, collectionne toute sa vie des œuvres d'art, restaure des maisons anciennes, fréquente des artistes de théâtre kabuki, d'autres collectionneurs...
Passionné (donc passionnant) par l'histoire japonaise, il en parle en érudit et amoureux, mais sans complaisance, regrettant que le pays (comme bien d'autres) ait complètement détruit son patrimoine architectural et naturel, ses forêts primaires, ses villages préservés perdus dans les vallées, les modes de vie anciens...
C'est donc avec nostalgie que l'auteur nous fait visiter le Japon d'autrefois, ses arts traditionnels, dont la calligraphie qu'il pratique. Avec nostalgie et critique, certes, mais non sans espoir :

Un grand nombre des expériences décrites dans ce livre proviennent de monde morts ou mourants. Même des gens ayant vécu au Japon durant des années pourraient ne pas reconnaître ces mondes. C'est comme si je décrivais un voyage sur la Lune.
La question est de savoir ce qui suivra.
(...)

Au moment même de sa disparition, la culture japonaise connaît sa plus grand floraison.

Un récit exceptionnel et captivant, pour les nostalgiques du Japon d'autrefois, un témoignage, un regard critique sur le Japon et comment sa formidable course à la modernité après la guerre l'a contraint à faire table du passé.  

Éditions Nevigata, 2020, 320 pages.

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