Olivier Dorchamps, dans Ceux que je suis, nous plonge dans une histoire apparemment simple — mais plus exactement racontée simplement, de façon très réaliste et subtile —, celle d'une famille franco-marocaine.
Le narrateur, jeune professeur agrégé d'histoire-géo, est de la deuxième génération d'immigrés, celle qui a réussi socialement mais se retrouve toujours entre deux identités : considéré (et moqué) comme un Français au Maroc et avec une tête d'arabe en France malgré son passeport français.
Je suis né en France. Je n'ai jamais vécu au Maroc. Je ne me sens pas marocain. Et pourtant, où que je sois, en France ou au Maroc, je n'ai pas le choix de mon identité. Je ne suis jamais ce que je suis, je suis ce que les autres décident que je sois.Il découvre à la mort de son père que celui-ci souhaitait être enterré au Maroc. Contraint de retourner là-bas, il découvre alors la véritable histoire de sa famille, les secrets et zones d'ombre de ses grands-parents et de ses parents.
Comme je l'affirmais dès le début, non seulement l'histoire et le destin de cette famille sont touchants, mais l'écriture d'Olivier Dorchamps fait surgir les images et les parfums avec justesse, délicatesse et humour (la virée en DS du père avec ses deux enfants est irrésistible). La poésie est omniprésente et discrète au creux des phrases.
Un premier roman épatant, émouvant, lumineux, brillant.
Éditions Finitude, 2019, 256 pages.
D'autres romans épatants aux éditions Finitude :
- C'est tous les jours comme ça, de Pierre Autin-Grenier ;
- En attendant Bojangles, d'Olivier Bourdeaut ;
- Chaleur, de Joseph Incardona ;
- L'appel, de Fanny Wallendorf.
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